dimanche 8 novembre 2009

Festina lente...


Rien à voir avec le vélo... l'expression est latine: "Hâte-toi lentement..." (mon esprit la relie à un texte éponyme d'Erasme, un ancien d'Anderlecht, que je me promets de retrouver pour voir s'il m'amène plus loin...)
Le saviez-vous: la perception humaine du relief se forme dans le cerveau lorsqu'il reconstitue une seule image à partir de la perception des deux images planes et différentes provenant de chaque œil... c'est ce qu'on appelle la stéréoscopie.
C'est l'intention de ce projet: créer du relief entre deux époques par la projection au final de deux films.
Un à gauche: le Super 8.
Et un à droite, numérique, tourné 40 années après, mais adoptant les mêmes cadrages, les mêmes mouvements.

Là où habituellement la stéréoscopie joue avec une impression de relief liée à la profondeur de l'espace, quel sera, dans ce projet, la troisième dimension donnée à l'axe temporel?

lundi 20 juillet 2009

Trève

Changement de revêtement. Effacement des traces précédentes. Mue. Nouvelle peau. Marquage au sol d'une nouvelle ére. Les nouveaux penseront que le terrain fut toujours comme ça. Une image en tête sans doute de comment ce fut avant. Mais une perte de sensations. Ou tout au moins une modification. Désormais ils jouent sur un mattelas mou d'enrobé doux.

A Saint-Louis, les genoux, encore aujourd'hui, vont s'écorcher sur la latérite rouge, brute. Les sensations de jeu enregistrées par chaque joueur sont les mêmes qu'un joueur wazemmois, les chutes, les arrêts dérapés, les dribbles levant des nuages de poussières, dans les yeux.. sont les mêmes.
Qu'un joueur wazemmois.
Il y a quarante années de ça.

samedi 18 juillet 2009

Hors jeu du coté iranien...


Les recherches continuent ( "c'est la cristallisation comme dit Stendhal" ) est ce film-là était pas mal... Jafar Panahi, Ours d'or (je crois) à Berlin en 2006... et (je pense) toujours interdit en Iran...
Aller voir un match de football pour une femme iranienne nécessite quelques subterfuges, vu l'interdiction qui plane à l'entrée... Impossible pour elle de voir le match en vrai, elle doit rester cantonnée à la maison,ne pas se mêler... ( mon esprit, borné, me ramène de nouveau à Lady of Shallot de Lord Alfred Tenysson, où, coincé par une malédiction dans sa tour à faire de la tapisserie, elle est contrainte à observer le réel, non pas directement par la fenêtre, mais par l'entremise d'un miroir... ),
et (je dresse) un parallèle avec l'utilisation du football comme prétexte à tout autre chose...
Comme les différences. Autour.

A l'image de ce projet, trottant dans ma tête, et liant le stade de Wazemmes au stade de Saint-Louis du Sénégal...

Travailler sur le "hors-jeu".

vendredi 17 juillet 2009

Mercure ( equipe italienne, antiquité )


Les recherches continuent. On entre dans un deuxième état (terme de gravure), un deuxième stade (terme de sport) dans cette entreprise entreprise nommée "séquelles".
Entreprise qui devrait, d'ici l'année prochaine et sauf prolongations, donner jour à un livre posant la démarche, les premières pierres alignées dans ce qui semble devenir pour moi un terrain propice à l'expression de choses plus ou moins intéressantes...
Me voici plongé dans des recherches un peu plus historiques, ayant croisé à Florence une statue prouvant l'existance antédiluvienne du football. Le nom du joueur représenté serait "Mercure", un joueur romain, de Bologne apparemment. A moins que ce soit le nom de l'entraineur, Jean de Bologne, homonyme d'un sculpteur aussi, né à Douai...
Apparemment le ballon présenté avec la statue lors de sa création (suspendu au doigt tendu par une ficelle, et rappelant étrangement les mobiles de Calder) n'a pas survécu au temps qui passe, et manque désormais. A quand sa restauration?
(Restauration posant problème puisqu'elle remettrait en cause une grande partie de l'histoire antique et contemporaine qui, basant ses études sur les seules traces restantes de cette époque, et essentiellement un corpus statuaire ayant résisté aux affronts du temps de par leur matière, en sont arrivés à la conclusion devenue vérité que les ballons ronds étaient de marbre...)

Le geste, lui, ne trompe pas. On sent la confiance du joueur, s'enorgueillant de la victoire à travers l'allégorie du sceptre-caducée. Il est à noter aussi que la tradition du costume a elle aussi beaucoup évoluée, sans doute avec l'arrivée des sponsors nécessitant la présence d'un support/surface.
Avant, les joueurs étaient nus. Une simple plume de pigeon colorée dans l'élastique de la chaussette permettait de reconnaitre chaque équipe, assortie très souvent au panache du casque. L'avantage indéniable de la plume de pigeon colorée dans l'élastique de la chaussette était, lors d'un dribble serré, de savoir à qui on avait à faire, sans avoir à relever la tête, au dessus du genou, ou au dessous de la ceinture, augmentant ainsi une concentration inébranlable sur le dribble lui-même.

Mercure serait un joueur transfuge mythologique venu de l'équipe grecque, et plus connu dans son pays d'origine sous le nom d'Hermés.

samedi 18 avril 2009

Troisième mi-temps


Voilà. Après une période de fouilles fastidieuses, je n'ai retrouvé que ça. Seule trace dans mon passé d'un rapport entre le foot et ma personne. Peu de souvenirs. Souvenirs d'entrainements, en creusant... vestiaires du stade de Salomé, odeur de vieille chaussette, la brume sur le stade froid, brouillard matinaux, entouré de peupliers, l'arbre le plus froid au monde, sans ame, plantés au cordeau en une haie sans intérêt. Longtemps j'ai gardé mon serre crampon, mais je m'étais mis au rugby.

La maison était-elle déjà le but pour moi ? J'étais dans ma période cubiste analytique, ma maison était déconstruite, toutes ses facettes représentées en fragments, sans aucun égard pour la perspective. On voit pointer l'arrivée, non encore intégrée, d'un cubisme synthéthique. ( Cette période, du cubisme synthétique, est caractérisée par le retour de la couleur et par l'utilisation de la technique du collage (papiers, objets, cartes panini). Des éléments de la réalité sont réintroduits, notamment par le collage. Cf. Pablo Picasso, Guitare et bouteille de Bass, 1913). Braque et surtout Juan Gris donneront à ce style une rigueur et une sérénité classique. Moi j'avais sans doute pas d'album Pannini pour les coller.
Ou je ne m'en souviens plus.
Ou alors c'était des doubles...


Et c'est comme si à travers cette recherche j'essayais de raccomoder quelque chose, mon je(u) engagé dans une "surface de réparation"... A la recherche d'un temps perdu, d'un liant entre tout ça, moi et le foot, n'accrochant pas, pas à l'endroit convenu en tout cas, spectateur décalé...

...mais intrigué...

...et cherchant à dénouer cette intrigue posée, lieu d'enquête...

Il m'est étrange de constater que cette seule trace graphique liée au football qu'il me reste (quel âge avais-je ?) est associée à une maison: le match de foot en Super-8 à la base de tout ce détour, est entré en ma possession en achetant une maison.

lundi 16 mars 2009

Le jeu de cette ressemblance...




En haut c'est sans doute "Dédé", Alain Descott, en bas Edgar Allan Poe. Dédé était dans l'équipe des Sénior de Wazemmes en 83. Edgar écrivait les plus belles pages de l'histoire de la littérature fantastique sur la côte est des états-unis au milieu du XIXème siècle... il travailla énormément sur le thême du "double", le "doppleganger"... comme dans sa nouvelle "William Wilson"... où un homme se voit remplacer par un être qui lui ressemble goutte pour goutte, trait pour trait...
En cliquant sur le titre de ce chapitre, au dessus des photos, vous tomberez sur un lien, trappe vers ailleurs... Mais pourtant assez semblable, de même sujet.

lundi 2 mars 2009

Retours du stade... et du cabaret!


Un « Cabaret football » qui ravive les souvenirs
dimanche 01.03.2009, 04:48 - La Voix du Nord

Le sport et la culture font bon ménage. L'association l'Entorse l'a encore démontré hier, avec sa journée « Cabaret football », à la Maison folie de Lille-Wazemmes.


Il y a eu du sport, mais ils sont restés tranquilles. On pourrait entendre les mouches voler lorsque Dimitri Vazemsky visionne le film super-huit qu'il a retrouvé par hasard dans la cave de sa maison de Wazemmes. À l'écran, des joueurs d'une équipe de foot, celle de l'AS Wazemmes. Année estimée : 1978. On ne reconnaît pas les alentours du terrain. Vient le silence, puis les commentaires. « J'ai reconnu un ami de mon mari ! », s'exclame une dame, au milieu d'une trentaine de spectateurs. Dimitri Vazemsky s'attend à ce genre de réactions. Il cherche même à les provoquer en organisant des projections dans le quartier. Il a d'ailleurs rebaptisé le film retrouvé Séquelles, surface de réparation des souvenirs . Et projette de tourner les mêmes scènes : « Il faut faire un boulot de réappropriation du film, utiliser les mêmes plans, les mêmes cadrages, avec les jeunes. Pour qu'au final, lorsqu'on les visionne en même temps, seul le décor alentour change », explique le porteur de souvenirs. Dans un lit, Antoine Degandt, en bonnet de nuit et pyjama, entreprend ses lectures footballistiques. Des citations de sportifs, d'écrivains ou de lycéens qui provoquent le rire et l'émotion.

À l'étage de la Maison folie, le sport est aussi à l'honneur, mais dans un monde virtuel. Béatrice Baclou anime un stage de Wii ! Son projet : étudier les postures des joueurs et des autres participants, copiant les mouvements de leurs camarades. Des séances de workshop qui permettent à la plasticienne de « travailler sur les mouvements du joueur qui bouge dans le réel en fonction du virtuel ». Dehors, les cris des gamins se font entendre.

Séan Garnier, le champion du monde de foot freestyle fait du hip-hop avec son ballon. Foot, danse, et culture. L'Entorse a réussi son pari.

• M. CA.

Le même évènement vu par Nord Eclair.

LILLE / WAZEMMES
JULIE JAMMOT
Foot en scène, Publié le dimanche 01 mars 2009 à 06h00

La maison Folie de Wazemmes tenait hier un « Cabaret football ». Au programme, du foot, mais aussi du cinéma, de la littérature, de la danse, des rencontres... Et surtout des expériences qui se croisent.

« Et là c'est Jean Casier, celui qui tenait le sporting club ! » Devant l'écran, les commentaires fusent, les souvenirs affluent. Dimitri Vazemsky, artiste lillois, diffuse un film tourné en super 8 à la fin des années 70, sur un match de foot à Wazemmes. La plupart des joueurs ne vivent plus, mais les anciens du quartier se souviennent. Antoine Degandt, retraité, lit des textes autour du football.

Au deuxième étage, Béatrice Balcou, artiste bruxelloise, organise un atelier autour de la Wii. Les six participants, de tous horizons, découvrent cette console de jeu vidéo où le joueur se tient sur une plateforme qui enregistre tous ses mouvements et les retranscrit à l'écran. Béatrice compte travailler sur les images qu'elle aura filmées pour un projet artistique autour de ce « nouveau corps virtuel, mais qui ne peut se détacher du réel » .

Le clou de l'après-midi, c'est Sean Garnier, champion du monde de foot freestyle. Une discipline qui est au football ce que la capoeira est aux arts martiaux : une danse qui s'inspire des gestes techniques et émerveille même les non-sportifs. La coopération entre la Maison Folie et l'Entorse, une association qui explore les croisements entre l'art et le sport, a bien fonctionné : les participants de tous âges repartent avec le sourire, des expériences et des images nouvelles plein la tête.



"le feutre, sur l'affiche de foot portugaise, je pourrais en remettre régulièrement car il s'efface avec le temps, c'est comme les souvenirs, il faut les entretenir, de temps en temps.." dimitri vazemsky cité par Antoine Degandt

jeudi 26 février 2009

Pour ceux qui arrivent...


J'ai trouvé un vieux film Super-8 avec un match de foot à Wazemmes, je n'arrive pas à le dater, peut-être au début des années 70. Tous les bâtiments autour ont changé, seul le stade n'a pas bougé, il était entouré d'un grand mur et dans le fond on voit Saint Pierre/Saint Paul, c'est comme ça que j'ai reconnu le stade de wazemmes, on voit aussi la cheminée de l''ancienne usine Leclercq.
On va montrer le film, jouer du bouche à oreilles, venez le voir, peut-être vous vous reconnaitrez ou en reconnaitrez d'autres...

Dernière projection, ce SAMEDI 28 FéVRIER, entre 15h et 19h, à la MAISON FOLIE DE WAZEMMES on fera plusieurs visionnages pour retrouver la mémoire d'une coupe du soir, filmé sans doute vers 78...
En plus Sean Garnier, champion du monde de footfreestyle, ne laissera pas tomber, pendant un long long temps, le ballon...

Si vous avez vous aussi des vieilles photos, des vieux films ou des souvenirs de football à Wazemmes, ramenez-les!

Cliquez sur l'image ci-dessous pour l'agrandir...

vendredi 20 février 2009

Seul sur le terrain...



Rendez vous loupé. Personne. Porte fermée. Pas de projection aujourdhui.

Je fais le tour du terrain. Je suis seul. Au milieu. Milieu de terrain. Avec des images plein la tête, des images d'un match passé, dont la date semble se préciser et tourner autour de 1978... Je suis seul, rendez-vous loupé avec les vivants. Seul avec des images pleins la tête, d'un match passé, et dont personne ne savait qu'il en existait une bobine. Exhumée.

Sous le terrain synthétique, quelqu'un m'a dit qu'un jour ils y avaient enterré des carcasses de vieux cars de CRS rouillés qui trainaient pas loin. Le terrain s'était effondré, un coup de l'Arbonnoise soutteraine ou d'une catiches pas comblée.

Je suis seul avec ces images dans la tête, d'inconnus à la buvette, de gardiens attentifs à l'avancée de la balle, là, à l'endroit précis où je suis, ici, il y a 30 ans et des poussières, je le vois, dans ma tête, il y a trente ans, il était ici, à ma place, attendant que quelqu'un s'approche, balle au pied, pour l'arrêter dans sa course au but marqué.

J'ai une écharpe, il fait froid, un froid sec d'hiver. Dans ma cour, pas très loin, des jonquilles pointent leur nez, à moins que ce ne soit des narcisses, je ne me souviens plus, l'éclosion le dira...

Je sors l'appareil. J'attrappe un panoramique du stade. Et je rentre. Puisque personne ne veut me parler de ce temps-là, je vais questionner la matière que j'ai.

Je suis un archéologue.
Mais ne sachant ou creuser.

Dans l'atelier j'ai dessiné un arbitre présent dans le Super8, au crayon Bic, sur une page de libé titrant "L'arbitre de foot broyé par les images". Un article sur l'emploi des ralentis pour juger d'une faute... "comme si la vérité de l'image était plus vraie que celle du stade"... L'arbitre doit prendre sa décision dans le présent de l'instant, impossible de faire des arrêts sur images... Il n'a qu'un point de vue. Mais qui se doit le plus complet possible. Le plus global...

Dans ma poche, la bobine noire du film, des images arrêtées, figées. Une série de photos très petites qui se suivent et donnent l'impression d'un mouvement lorsqu'elles sont projetées les unes à la suite des autres sur l'écran. 18 images pour une seconde. Une seconde d'impressions, d'un mouvement continu dont il ne reste que 18 images... 18 images figées pour l'impression d'un geste durant une seconde...
Mais en réalité, combien d'images peut-on disséquer dans un mouvement d'une seconde?

J'ai dessiné cet arbitre sur l'article de Libé.
Une fois fini, je me suis aperçu que l'encre d'une photo au verso du journal avait reproduit l'arbitre sur une lettre qui se trouvait en dessous, comme un fantôme de l'original... Une copie, pâle, floue, de l'original...
En graphisme, ça s'appelle un transfert...

Le premier transfert d'arbitre. D'habitude c'est des joueurs...

Alors j'ai commandé un bouquin sur le transfert, aux Presses Universitaires de France: "Le transfert. Une étude Psychanalitique". J'allais enfin comprendre quelquechose aux mécanismes inconscient du foot.
Mais aussi de ma démarche...
Puisqu'il parait que le transfert c'est aussi, et justement, une histoire de projection...

mardi 17 février 2009

Notes d'ailleurs


Un beau projet de Pascal Truchet, la réécriture, avec ses éléves, d'un match vécu....
( en cliquant sur le titre de ce chapitre, un lien se fait vers un reportage télé sur le sujet. Le livre, lui, est disponible via ce blog http://pascaltruchet.over-blog.com/)

"Ecrire, c’est d’abord oser écrire. Comment et pourquoi construire un texte quand on a choisi une filière où le français n’est pas a priori la priorité, où trouver l’impulsion quand on traîne derrière soi des années de disette lexicale, comment assumer des heures passées à choisir des mots quand les notes accumulées laissent le sentiment âpre de l’échec ? Que penser de ce cinglé qui débarque à la rentrée et qui proclame haut et fort, content de lui, que non seulement nous, les réfractaires à la littérature, nous allions apprendre par cœur du Ronsard, du Saint-Amant, du Nerval et du Verlaine, mais qu’en plus, nous allions créer un livre ? Un livre… ! Pourquoi pas faire des phrases correctes tant qu’on y est ! Seize ans que je me bats pour ne pas appliquer les règles les plus élémentaires, pour envoyer bouler les accents et autre accord du participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir, pour enfermer à triple tour dans les oubliettes de la mémoire les mots de plus de deux syllabes, alors même que la victoire semblait proche, la ligne d’arrivée bien en vue, la dernière année de résistance amorcée, et il croit, lui, que je vais participer à… un livre ! Cause toujours…

Bien. Un peu de silence s’impose. L’écriture comme la lecture a besoin d’espace pour s’exercer, le calme d’avant le match. Revenons ensemble à quelques vérités que notre société semble avoir trop souvent oubliées.
Il est dangereux de s’exprimer pour deux mais j’ose affirmer que, Manu et moi, nous travaillons dans la conviction que la joie a besoin de l’entente du corps et de l’esprit pour voir le jour, que la connaissance n’est en rien réservée à une élite, que les plus grands textes n’ont pas été écrits pour une filière scolaire ou un arrondissement privilégié, que c’est par l’exigence qu’on obtient de grands résultats, qu’il n’y a aucune pertinence à opposer manuel et intellectuel, qu’on peut vivre la ferveur d’un match de foot puis se délecter, la nuit venue, à la lecture d’un bon roman, qu’aucune part de ce qui constitue la vie n’échappe à l’écriture, que le plaisir est bien plus savoureux lorsqu’il est précédé d’un effort, que la victoire sur le terrain vert ou face aux buts du langage nécessite une entraide salvatrice et réconfortante, que l’écriture et le sport demandent des qualités semblables, l’honnêteté, l’énergie, l’acceptation de ses qualités et défauts, que ce sont deux apprentissages parfois douloureux, parfois euphorisants, lesquels réclament endurance et ténacité, entraînements répétés dans l’attente de la confrontation aux autres - joueurs ou lecteurs - qui se fait, au final, confrontation à soi-même.
Emmanuel Daguet, c’est le contraire du cliché, c’est un sportif qui lit, qui réfléchit, qui médite, qui philosophe. Une culture physique et littéraire en somme. Quant à moi, je suis (en toute modestie !) le génie littéraire autoproclamé du siècle naissant et je fais semblant d’être sportif. Un duo prometteur en somme. Alors oui, organisons un match de football, rendons-les sensibles à leurs émotions, travaillons la focalisation, mettons en scène, alignons-les, filmons-les, photographions-les, rendons-les compléments d’objet direct, complémentaires, qu’ils se prennent pour des Zidane, des Pelé, des Rimbaud ou des Lautréamont, cessons de nous mentir, toute réalisation est d’abord une conception, une forme trouble de rêve éveillé qui décuple l’énergie et donne l’impulsion de frapper dans la balle pour faire se lever les foules et les phrases.

Ecrire, c’est donner de la voix et le livre devient tribune, c’est affûter ses stylos comme on chausse ses pointes, c’est mobiliser ses connaissances qui sont des équipiers fidèles, c’est inventer le geste inédit qui surprendra l’adversaire et le lecteur, c’est accepter l’effort pour la beauté du jeu, c’est faire le spectacle, s’égosiller de rage ou d’émerveillement devant une action ou une métaphore, c’est planifier ses idées, élaborer une tactique, faire le point, reprendre son souffle, maîtriser la peur de ne pas être à la hauteur, croire en soi. Ecrire, c’est doser subtilement la retenue et l’engagement, la réflexion et l’instinct, la tradition et la création, la répétition et l’innovation pour, dans un instant de grâce, accomplir le miracle inespéré et pourtant désespérément attendu d’un ballon propulsé au fond d’un filet, d’un récit projeté au fin fond d’autres entrailles.

Un jour, par hasard, dans dix ans, vint ans, peut-être plus, vous retrouverez, un peu jauni, poussiéreux, sur une étagère encombrée, cet ouvrage que vous aviez oublié. La tentation sera alors grande de l’ouvrir à nouveau, de redécouvrir ces mots qui étaient les vôtres et que vous aviez patiemment assemblés, ce langage qui depuis lors aura évolué, ces photos qui conserveront à jamais le souvenir des visages heureux, fatigués ou résignés, d’un matin glacial de l’année 2008. Vous retomberez peut-être alors sur ces phrases, et c’est votre passé avec ses naïvetés, ses espoirs et ses imperfections que vous vous prendrez en pleine face, dans le sentiment démultiplié que quelque chose a alors été accompli, que vous n’étiez pas si seul, un sentiment bizarre s’emparera alors de vous, sorte de nostalgie peut-être, amusement de l’adulte confronté à celui qu’il était alors, le temps aura passé, le corps ne sera plus le même, le regard sera mieux aiguisé, le cœur davantage chargé, mais, quelle que soit alors votre vie, des voix et des visages familiers surgiront de l’oubli et, le temps d’une lecture, le cercle des footeux disparus se reformera… "

vendredi 23 janvier 2009

Nouveau rendez vous...



ça se précise donc.... rendez vous à l'A.J.S ( le stade de foot de la rue d'Iéna à Wazemmes) le samedi 31 janvier de 16h à 17h30... on revisionera la Super-8 mais également une version numérique du film, pour ainsi pouvoir faire des arrêts sur image et juger plus en profondeur... c'était pour l'instant la plus grande frustation, la bobine de Super 8 ne pouvant être arrêtée, avec mon projecteur, sans un risque certain de cramer le film, comme un papillon une nuit d'été sur le bulbe de l'ampoule... mais je m'égare... (enfin pas temps que ça, parce que, en fait, je vous le dis, ça ressemblait étrangement à une action douteuse, un peu floue, que personne n'a réellement vue, ou vécue, comme un juge de touche, derrière sa ligne... le temps passé posant sa frontière, en craie blanche: seul un arrêt sur image, sans doute, permettra de j(a)uger le révolu et retrouver les acteurs de ce film oublié...)

Donc:
Samedi 31, Stade de Wazemmes, 16h à 17h30

On recherche également des documents, photos, calendriers, souvenirs personnels si vous en avez... Amenez-les!

D'après la première série de visionage, la datation de la bobine serait estimé, à postériori évidemment, à une trentaine d'année... 76-78... sans doute...
Un des spectateurs de la dernière séance en décembre a fortement reconnu son père: "Hé c'est mon daron!"
Père qui devrait, samedi 31, être présent et nous éclairer de ses souvenirs la bobine oubliée...

jeudi 22 janvier 2009

Des tubes plein le stade...

Enfin à jour sur la technique toilée, j'ai réussi, après une journée au moins d'échecs successifs, à amener jusqu'ici cette vidéo...



Le 45 tours est signé par Raoul "Salut Viv' L'E.D.F. amitiès Paul"... et derrière la version instrumentale vous avez le 43ème R.I de Lille sous la direction du lieutenant Philibert. La face B, c'est Raoul, avec les Choeurs des Capenoules eux sous la direction de Jack Defer d'Armentières. On doit les paroles à Robert Lefebvre... On m'a raconté de source sûre, que Raoul, par moments, exaspéré par les demandes incessantes "Allez Raoul, chante nous la chanson du Losc!", répondait: "J'canterai m'canchon quand te marqueras des buts!"

En attendant les buts, voilà une sélection de tubes footballistiques par le mystérieux "DJ Picaloutre"... (un magnifique Dalida inconnu, le moment précis où Renaud rate Téléfoot, Mickey 3D ranimant Johnny Repp, Miossec et même Iggy Pop, tous à canter autour d'un ballon...)

CLIQUER SUR LE TITRE VERT PALE DE CE CHAPITRE... "DES TUBES PLEIN LE STADE..." POUR ACCÉDER À LA PLAYLIST CONCOCTÉE SUR DEEZER... ET DÉCOUVRIR CE MERVEILLEUX DALIDA FOOTBALLISTIQUE ET TOUS LES AUTRES TITRES DU BALLON ROND....

mercredi 21 janvier 2009

y'a pas que le foot dans la vie...

y'a la peinture aussi...


Nicolas de stael, "Parc des princes"

mardi 20 janvier 2009

Bibliofoot

Voici quelques pistes de pages écrites autour du ballon rond:

BD
"Carton Jaune" Didier Daeninckx
"Hors Jeu" Enki Bilal

Littérature:
On trouverait chez Montherlant, dans "Les Olympiques", des passages sur le football. Dans "W" également, de Georges Perec.
"Plumes et crampons", essai sur le foot et la littérature.
"Pleine lucarne" (poésie) Lionel Bourg
"Inculte #10" Revue littéraire, speciale coupe du monde 2006 (Bertina, Begaudeau...)

Théâtre:
Eddy Pallaro: "Hany Ramzy, Le Joueur"
Pavlosky Edouardo : "Toiles d'araignées"
Queinnec Jean Paul : "Les Tigres Maritimes"
Rullier Christian : "Football & autres réflexions"
Michèle Sigal: "La solidarité des manchots"
Fréderic Belier-Garcia/ Emmanuel Bourdieur : "Le Mental de l'équipe"
Gustavo Ott: "Photomaton"
(vitrine en cours... repassez ou n'hésitez pas à nous laisser des titres de livres sur le foot en commentaires...)

mercredi 7 janvier 2009

et ça continue, encore et encore...

Les choses suivent leur cours. Le travail du temps se fait.
Rappel des faits. Mais avant une pause musicale...

(pause musicale en cours de transfert... Youtube ne veut pas de ma vidéo, bloquée en file d'attente... Raoul de Godesvarwelde avec le 43eme RI de Lille pour "Allez le Losc"... à suivre...)

En attendant, on vous annonce que le 28 février, à la Maison Folie de Wazemmes, tous les participants à ce projet se retrouveront autour d'un goûter et d'une dernière projection du film + présentation des documents retrouvés ( photos, calendrier, maillots...) + lectures de textes relatifs au football (de chambre?...) mais aussi et surtout.... le champion du monde de foot free style.... Séan Garnier

Voila la finale au brésil, Japon contre la France... qui gagne?

samedi 15 novembre 2008

Arrivée dans le lieu. Le vieux projecteur à la main, un vieil écran à poignée dans l'autre avec son odeur reconnaissable entre toutes. L'odeur des documentaires pédagogiques du jeudi après-midi dans la classe de Mr Cecutti à Salomé.
La bobine est là, dans le fond de ma poche. Trente années de chemin pour arriver là. Revenir ici. Sur le stade même où elle fut exposée. Il y a trente ans, la lumière frappait le film d'un coté, inscrivant les images attrapées sur des petits rectangles de 8mm perforés.
Aujourd'hui la lumière va emporter l'image attrapée pour le lancer sur cet écran odorant. J'installe. Cale le film. Ca parle autour. Puis la première image. Silence...
Juste le bourdonnement du projecteur. Puis y'en a un qui se lance... "Hé r'garde les ballons qui z'avaient à l'époque!" "Ah je m'en souviens du mur autour... j'm'en rappelle comme si c'était hier..." "Hé! Ton daron y'est là!" "Ah ouais, c'ets mon daron... " Les joueurs s'agitent sur le terrain. Il y a trente ans. Le direct est loin. Direct droit ou gauche. Le film est muet mais les commentaires sont présents: "Allez! passe en avant!"
Après le film on en recause, on sort du stade, parle des maisons aperçues derrière le mur du stade, détruites aujourd'hui. "Moi j'me souviens bien, j'habitais là, j'allais dans la petite école coranique là, elle était dans une cave, là, au coin de la rue..." La main se tend vers une maison neuve. Postérieure.
"J'me souviens aussi quand ils ont refait le stade, y'avait un trou, un afaissement sans doute, alors ils ont comblé avec des vieux camions de CRS qui étaient là à côté, si on creuse on les retrouvera..."

Le vendredi suivant. Autre lieu. Même équipement. Juste à côté de la maison, Le Rétro, l'Ancien Billard Club de Wazemmes. D'autres gens. Et là, pareil, le doux brouhaha des conversations s'entremêlant et, aux premières images sur l'écran: le silence. Devant l'écran, autour du billard, deux hommes qui, tous deux, au même moment, vont faire le même geste: les premières images viennent d'éclairer de leurs couleurs saturées et eux, en même temps, s'appuient sur le billard, comme pour se tenir, se soutenir, comme si les images surgies du passé, chargées de mémoire, lourdes de souvenir, pesaient de tout leur poids, là, en eux. Un instant de vacillement. Et cette main, posée sur le billard, pour assurer l'équilibre, un instant bouleversé.

mercredi 12 novembre 2008


J'ai trouvé un vieux film Super-8 avec un match de foot à Wazemmes, je n'arrive pas à le dater, peut-être au début des années 70. Tous les bâtiments autour ont changé, seul le stade n'a pas bougé, il était entouré d'un grand mur et dans le fond on voit Saint Pierre/Saint Paul, c'est comme ça que j'ai reconnu le stade de wazemmes, on voit aussi la cheminée de l''ancienne usine Leclercq.
On va montrer le film, jouer du bouche à oreilles, venez le voir, peut-être vous vous reconnaitrez ou en reconnaitrez d'autres...

Projections prévues.
Mercredi 12 Novembre, de 18h à 20h à l'AJS de Wazemmes (le stade de la rue d'Iéna)
Vendredi 14 Novembre, à 16h à la maison de quartier de Wazemmes, 36 rue d'Eylau
& à 18h30, pour l'apéro, au rétro, dans l'ancien billard club de wazemmes, rue d'arcole, en face de l'ancien sporting club de wazemmes...

Si vous avez vous aussi des vieilles photos, des vieux films ou des souvenirs de football à Wazemmes, ramenez-les!